Rencontre nocturne à Omega Nuke

Ce post fait suite à celui-ci.

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Il est tard quand la borgne aux cheveux bleuâtres se retrouve à roder vers les tentes de l'Acide. Alors qu'elle voit Shazam monter la garde, elle tape dans ses mains pour signaler sa présence. De là où elle est il peut à peine la voire, tapie dans l'ombre avec un bandeau sur le front et un sur l'oeil.

Hey, pssst, on m'a dit c'est toi qu'tu t'appelles Shazam ? Genre comme "tchic, pouf, SHAZZZAMMMM !" tu fais d'la magie, Shazam ? T'envoies des éclairs et tout ?

Hey t'sais quoi, moi et ma copine on a trouve des suppositoires et même qu'c'est les mêmes qu'tu mets dans ton boum-boum.

J'peux entrer ?



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(réponse de Shazam)

Intrigué par l'immonde , Shazam daigna lui adresser la parole

Cela dépend de ce que tu me veux femme....

Je n'ai pas pour habitude de faire ce que vous appelez magie, bien que beaucoup me disent sorcier....

Que me vaut ta visite?



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(réponse de Paris)

La jeune femme sort de l'ombre et s'avance dans la lumière, plongeant une main dans son sac. Alors que le soldat se raidit, elle s'arrête pour tirer une poignée de champignons.

T'inquiète pas, chuis coole : tiens, r'garde, c'est des muffunikes, la merveille d'Omega Nuke. T'en veux ? Ils chantent et ils rigolent... C'est con qu'on a balancé mes figurines, chuis sûre qu'elles t'auraient plu...

Hey, moi c'est Paris. On s'est parlé avec tes potes... euh... les mini... mili... l'acide, là, et tout... T'sais quoi ? Même c'est nous qu'on a intercepté un clown et un panda, et même qu'ils fonçaient dans l'désert, alors là, paf ! Boum ! On leur a niqué leur mère et on lui a mis l'allume-cigare dans l'fondement, si j'ose ainsi parler...

Elle se gratte la tête, l'air un peu gêné.

Chais pas si chuis très claire... m'fin voilà : moi et mes potes on est v'nus pour vous rejoindre, j'me suis dit que j'pourrais offrir des muffinukes à tout le monde pour qu'on s'dise bonjour en bons termes.

[Je met ici le message de Gianna, qui je pense raconte ce qui se passe à peu près en même temps à l'intérieur des quartiers de l'Acide où rôde Paris]

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La nouvelle de l'arrivée d'Orlan ne s'est répandue dans la ville comme une trainée de poudre, contrairement à ce que l'on aurait pu croire, mais accoudée a la rembarde de la vigie, Gianna a pu observer les entrées des groupes de l'Acide.

Elle aura attendu la nuit, pour descendre de son perchoir, et parcourir les ruelles de la communauté, discrète comme une chatte qui aurait quelque chose à se reprocher. De loin, elle suit les groupes de guerriers qui rentrent chargés de leurs prises de guerre. Puis certains se séparent...

La brune croit apercevoir Orlan qui rentre seul dans ce qui doit être le bureau central. Le moment idéal pour un entretien entre quatre yeux; elle se glisse furtivement derrière lui, et rentre dans le batiment. Il est là, penché sur une table faisant office de bureau. Sans se démonter elle s'approche.

"Orlan? J'suis Gianna, la fille que tu as eu en ligne y'a quelques temps... Par rapport a la traction avant."

Elle a conscience de ne pas parler au paysan moyen, et essaie de garder un minimum de contenance, malgré l'intimidation...

"On a ramené la voiture comme prévu... Et le clown aussi... Enfin, entier il rentrait pas dans le coffre, y'a trop de choses, alors on l'a réduit un peu. On a aussi ram'né des munitions, et quelques bricoles... Ca et un type qui trainait dans les environs et agressait des passants."

Elle sourit un peu en pensant à ce type toujours enfermé dans le coffre. Le sourire s'estompe aussi rapidement qu'il était venu, elle continue.

"J'suis pas venue pour faire ma courtisane, j'suis pas une salope comme certains peuvent imaginer... Non... J'suis juste venue te demander si on pouvait garder la voiture... Si tu pouvais nous fournir un peu d'essence; on tournerait dans les environs pour ton compte...

Tout l'monde connait plus ou moins les groupes de l'Acide, mais si nous on tourne pour toi pas vraiment officiellement, on peut se pointer chez tes ennemis sans problème et leur mettre une pagaille monstre avant de repartir... Depuis le temps que je conduis j'crois que je manie assez bien la charette, pour ce genre de tâches."

Elle reste là, devant lui, les bras croisés sur sa poitrine, tentant de masquer son intimidation derrière son air désinvolte habituel...

Orlan avait choisit de se retirer des festivités sans tarder, abandonnant derrière lui la foule qui se massait au centre de la cité pour découvrir les mystérieux protecteurs. Non pas que la compagnie de la population le dérangeait, plutôt qu'il considérait avoir bien mieux à faire que d'écouter les réactions des uns et des autres. L'heure n'était pas à l'élaboration d'un cahier des doléances. Le discours d'Orlan devait demeurer aussi incontestable qu'il n’apparaissait comme brillant aux yeux du jeune homme ténébreux.

Ainsi, le chef' de l'Acide Nucléik quitta les lieux rapidement après son discours pour rejoindre ses quartiers.

Plongé dans le travail, il ne remarqua pas l'arrivée de la jeune femme. Devant lui, de nombreux papiers étaient éparpillés sur le bureau. Des cartes, des livres et beaucoup de notes datant du règne de Vlad Stauker sur le Phare de la civilisation.
Lorsque Gianna prit la parole, il leva la tête, scrutant la jeune femme d'un regard froid et neutre. L'homme l'écouta formuler sa demande jusqu'au bout, bien encré dans sa chaise, impénétrable.

Lorsqu'elle eu finit, Orlan intensifia sur l'italienne le poids de son regard, afin que même en restant assis il puisse lui faire sentir la distance hiérarchique qui la séparait de l'homme qui se tenait devant elle. Puis, toujours sans une once de chaleur, il prit la parole.


Madame Paprika, vous voici devant moi, aussi charmante que ... pressée de régler nos petites affaires. Vous avez raison ma chère, il n'y a pas d'heure pour le travail. Évidemment, de nombreuses rumeurs me sont parvenues concernant votre ... joyeuse petite bande. Il est tout de même agréable de découvrir qu'à la tête de la bande de garnements bordéliques que l'on m'a décrite se trouve quelqu'un de courtois et d'intelligent.
Le travail réalisé madame Paprika est satisfaisant, c'est indéniable. L'arrestation du clown et sa neutralisation quoiqu'un peu expéditive est une réussite, sans compter que la voiture nous attend gentiment à Omega Nuke.

L'homme marque un léger blanc pour alourdir l'atmosphère.

Il va malgré tout vous falloir prendre conscience de certaines réalitées. Votre jeunesse rêveuse vous aura peut-être conduit à croire chère amie que l'essence coule à flot dans les environs, il n'en est rien.
Savez vous que les patrouilles que nous allons organiser ne seront pas équipés de véhicules motorisés ni de carburants ? Mes propres hommes madame Paprika...
Voyez vous l'essence est un bien précieux et rare, qui doit être conservé pour les grandes occasions. Vous offrir la possibilité de patrouiller pour mon compte sur le territoire Nucléik n'est pas une raison suffisante pour amoindrir nos stocks.

En attendant, veuillez remettre la voiture à monsieur Koszorus, vous recevrez une récompense adéquate dans les jours qui viennent. De mon côté je réfléchirai au genre de missions que l'on peut trouver pour vous et vos... renifle ... compagnons. Vous pouvez disposer.

Si elle tentait auparavant de prendre un air détaché et désinvolte, son visage tourne maintenant au froid sévère, devant ce type dédaigneux et suffisant. "Vous pouvez disposer". Elle bout intérieurement, mais ne dit rien, et lui lance un regard glacial... Bah, ça lui passera certainement... En attendant, elle tourne les talons, entrouvre la porte, mais lance avant de disparaître:

"C'est mademoiselle Gianna."

La porte se referme derrière elle. Elle s'apprête a disparaître aussi discrètement qu'elle est arrivée, quand son attention est attirée par une voix bien connue... A proximité des quartiers d'Orlan, un grand noir armé d'une mitrailleuse plutôt lourde soupire, harcelé pendant sa ronde par une borgne aux cheveux bleus...

"Bon dieu c'est pas vrai... Et quoi encore après ça?"

Elle les rejoint, a pas feutrés, comme si elle craignait d'être surprise ici par une patrouille quelconque. Arrivés a leur niveau, elle prend le bras de Paris, tout en louchant, pas vraiment rassurée, sur le canon de l'arme du géant noir.

"Tu viens chérie, j'ai à t'causer..."

A Shazam:

"Excusez là hein... On fait que passer, on r'tourne en ville..."

Quoi ? Mais... Tu l'as vu au moins ? Il est là ? Ca s'est mal passé ? Hey m'sieur Razul ! Nous on trouve ça trop cool la civilination, l'ordre et tout l'bouiboui !

Finalement, avec un sourire pour Shazam, Paris se laisse tirer par le bras.

C'est pas juste, y en a marre que c'est toujours toi qui conduits et qui parles aux Orlans Razuls... moi aussi j'veux faire ma part, merde ! Demain j'vais l'voir et - j'vois bien qu't'es énervée, mais là tu me fais mal, tu sais - j'vais l'voir et j'fais tout comme y faut, t'inquiète, parole de moi.

Alors qu'elles s'éloigne, Paris continue à faire des petits "coucou" de la main au garde.

J'ai même pas eu l'temps de lui filer des muffinukes !

Après une brève conversation au coin de la rue, après que le ton monte un peu, Paris revient, en trombe, sans arc ni besace, frottant la terre de son visage pour la faire tomber. Devant le garde elle accélère le pas avec un sourire, entrant in extremis dans le batiment et tombant face à Orlan. Elle parle très vite parce qu'elle sait que ce n'est qu'une question de secondes avant qu'on la foute dehors manu-militari.

B'jour m'sieur, moi c'est Paris chuis la pote à Gianna et j'peux t'dire que j'connais les Senobytes et qu'j'peux organiser toute sorte de rendez vous avec eux, chuis sûre...

Face au regard imperceptiblement intrigué du tyran, elle continue, un peu moins vite, avec un joli sourire.

C'est pas mes potes, non... mais y a un mec de mon abri qui roule avec eux, et chuis sûre que si j'leur disais que j'voulais les rejoindre, ils me diraient où ils sont... Le problème c'est qu'ils sont loin, y en a pour des mois à pied... mais j'ai vu des charrettes avec des animaux, là dehors, si vous nous laissiez une avec deux bestiaux on irait assez vite... et vous pourriez nous suivre sans qu'on soit au courant...

Enfin je me disais... si vous manquez d'armes, le mieux c'est de vous en procurer d'autres, vous croyez pas ? Et je peux vous mener droit à elles... faut juste que je sois vivante pour ça, et que j'me ballade pas à pattes.

Ma copine Gianna faut pas l'écouter, hein, elle se dit toujours que l'herbe est plus verte ailleurs, mais elle a pas tout capté, en fait, vu qu'on a nulle part où aller... moi chuis venue pour rester avec vous, m'sieur Razul, seulement si c'est pour avoir le nez dans la crotte, pour vous ou à mon compte ça fait pas une grosse différence entre nous...

...vous savez qu'y a des gens qui s'font écraser juste devant les portes ? Très peu pour moi...

Peu de temps après l'arrivée de Gianna et Paris, arrive une jeune femme, l'air d'avoir été tirée du lit, un oreiller crasseux à la main. Malgré sa fatigue apparente, sa démarche est droite. Apercevant Shazam, elle garde ses distances avec les quartiers de l'Acid, se contentant d'observer la scène entre les deux jeunes femmes. Quand Paris entre dans le bâtiment où réside Orlan, elle s'approche de Gianna, l'oreiller sous le bras et commence à commenter froidement ce qu'elle vient de voir.

Je ne pensais même pas qu'ils la laisseraient entrer, à vrai dire. Maintenant, reste à voir s'ils la laisseront ressortir. J'espère qu'elle laissera au moins ses champignons en dehors de ça, en tout cas. Venir parler à Orlan Razul dans cet état, à cette heure, j'imagine que ça peut être mauvais pour la santé.

Elle se tourne vers Gianna, l'air intriguée.

Elle est toujours aussi... exubérante ?

La brune attrape a nouveau Paris, toujours fermement, par le bras, visiblement excédée.

"Ca y'est t'as fait ton speech...? On peut s'tirer maintenant? Allez..."

Elle l'entraine derrière elle, en lançant par dessus son épaule a l'attention de Jo:

"Encore au milieu chérie... J'vais finir par croire que t'es folle de moi..."

La borgne et la brunette disparaissent vers des quartiers plus accueillants de la ville. Retour a la traction.